Polésie
A Gilles,
Mais aussi aux poètes d'hier et d'aujourd'hui., et à ceux de demain.
Polésie : Pays de légendes, de chansons, de prairies et de bois. Terre de marécages plantée de chênes et de sapins, peuplée d’hommes venus d’on ne sait où, qui ne parlent qu’en vers, n’écrivent qu’en musique, sur des sujets divers, des rouges ou des vers, mais toujours magnifiques. Quand à l’hiver les marécages y gèlent, on peut s’y promener, aller de marche en marche, et voir, dans les brumes déchirées, le vol des cygnes blancs qui survolent leurs ombres.
Des mots qu’on y prononce, nul ne connaît l’histoire. Ils sont, comme le souvenir d’un temps passé, faits de tourbe et de sources, d’eaux glacées, de l’odeur d’une vie enfouie au creux des arbres.
Si chaque enfant, ou
presque, réinvente dans ses rêves de lecture cette terre oubliée, c’est qu’elle
est là, présente, presque à portée de touche, espace fabuleux de géants et de
gnômes, d’arcs en ciel, entre âge-tendre et Nords-glacés, dont on peut suivre,
du bout d’un doigt distrait, les lignes tracées aux cartes entre d’autres pays
qui ont des noms de guerres. Bielorussie, Ukraine, Pologne. Et au milieu, sereine,
la Polésie